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Sur le devenir des déchets enfouis dans les anciennes décharges autorisées : analyse des trajectoires et des impacts sur les socio-écosystèmes
Léa Lévy  1, 2@  , Laurent Longuevergne  3@  , Marie-Jo Menozzi  4@  , Léa Naussans  1, 5@  , Tom Hacquard  3@  , Véronique Vantilbeurgh  6@  , Florence Nicollin  7  
1 : Division of Engineering Geology, Faculty of Engineering, Lund University
2 : Géosciences Rennes
CNRS, Université de Rennes
3 : Géosciences Rennes
CNRS, Université de Rennes
4 : Espaces et Sociétés
Université Rennes 2 - Haute Bretagne, CNRS
5 : Géosciences Rennes
CNRS, Université de Rennes
6 : Espaces et Sociétés
Université Rennes 2 - Haute Bretagne, CNRS
7 : Géosciences Rennes
Université de Rennes

L'enfouissement de déchets peut générer des contaminations souterraines majeures, à la fois invisibles et irréversibles, qui interfèrent alors l'exploitation de nos ressources et le fonctionnement des écosystèmes. En effet, la macération des déchets forme des panaches très concentrés de contaminants qui s'insèrent dans le cycle hydrologique et migrent latéralement vers des exutoires : rivières, zones humides, océans, avec des vitesses caractéristiques de l'ordre du mètre par an. Initialement invisibles, les contaminations héritées « résistent » et s'imposent avec le temps aux sociétés humaines actuelles qui les requalifient alors de pollutions.

Dans le projet interdiscplinaire APROPO (2024-2026, financé par la MITI du CNRS) nous proposons de documenter les trajectoires des décharges anciennes héritées pour comprendre comment leur gestion (résorption, oubli, classement) défini leur impact sur les socio-écosystèmes. Nous faisons l'hypothèse que la contamination, ainsi que le jugement de pollution qui en découle, dépendent des caractéristiques spatio-temporelles de l'écosystème concerné et des relations sociales dans lesquels il s'insère. Il s'agit donc d'explorer la construction d'une pollution, dans un territoire, selon 2 axes : (1) la confrontation des dimensions spatio-temporelles de processus sociaux et biogéochimiques ; (2) l'élaboration des catégories pour penser et agir sur les contaminations avec, notamment, les notions d'invisibilisation, de dépollution, de risque environnemental.

L'étude est basée sur plusieurs décharges côtières sur un territoire breton. Elles ont été mises en place entre 1960 et 1990, et leur gestion a été définie par rapport aux déchets produits, l'état des connaissances et des réglementations à ces époques. Nous présenterons les premiers résultats d'une analyse socio-historique « radicale », couplant différents points de vue des sciences humaines et sociales et des sciences naturelles autour de données issues d'entretiens semi-directifs, d'analyses de photos historiques et de documents d'archives et de prospections géophysiques. Nous proposons ainsi de mieux comprendre les trajectoires du socio-écosystème et d'identifier les futures résistances qui pourraient contre-carrer la mise en place d'une délibération démocratique.


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