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Appel à communicationsTélécharger l'appel à communications Les déchets, par les enjeux environnementaux, sociaux, politiques ou économiques qu’ils posent, par les éléments qui les composent, peuvent se penser comme ce qui résiste, ce qui oppose une force contraire ou contraignant l’action. Sans être toujours formulée en tant que telle, la résistance a souvent été utilisée comme grille de lecture pour rendre compte de la dimension conflictuelle des déchets, qu’il s’agisse de mobilisations de collectifs contre des installations de traitement à l’origine de nuisances et de pollutions (Demaria, Schindler, 2016 ; Bobbio et al., 2016 ; Armiero et al., 2021), ou de celles de travailleurs des déchets (Corteel, Le Lay, 2011) revendiquant de meilleures conditions de travail ou simplement la possibilité d’exercer leur métier. Le terme “résistance”, par sa capacité d’évocation et de figuration, offre une pluralité d’acceptions sur lesquelles le présent appel propose de prendre appui afin d’ouvrir un questionnement collectif et un dialogue interdisciplinaire sur ce qui fait obstacle dans la prise en charge des déchets et dans les déchets eux-mêmes. Dans cette optique, les participant.e.s sont invité.e.s à se saisir des déchets comme d’un champ d’action individuelle ou collective, privée ou publique, où s’exprime une volonté de “faire avec” et “autrement”, ou, au contraire, une volonté de résister à ce faire “autrement’’ ou un état de fait (lié à des propriétés ou un mode d’organisation) qui entrave ce faire “autrement”. Il s’agit donc moins de distinguer ce qui relève des “formes collectives de contestation”, des “formes individuelles de résistances” (Dunezat, Gareland, 2014), que de travailler sur les résistances d’un système technique à sa propre transformation et sur la diversité et pluralité des formes de résistance. Trois axes de réflexion sont proposés dans cette perspective, portant sur : les contre-discours et les contre-actions (qu’elles soient frontales ou feutrées, collectives ou individuelles) en réponse aux logiques économiques, techniques, institutionnelles ou politiques qui organisent la gestion des déchets et lui donnent sens (axe 1) ; les forces d’inertie (dites de lock-in) des réseaux techniques, des référentiels de gestion ou des textes réglementaires à ce “faire autrement” (axe 2) ; la résistance des matières elles-mêmes, dont les propriétés sont en capacité de résister aux processus d’élimination ou de recyclage (axe 3). De façon plus transversale, mettre en lumière les diverses formes de résistances est l’occasion d’interroger les relations entre les disciplines travaillant l’objet “déchets”, des sciences de l’ingénieur aux SHS. Les premières sont orientées vers la recherche de solutions techniques, parfois au détriment des dimensions sociales de leur fonctionnement ; les SHS analysent depuis quelques décennies la matérialité des déchets, mais ces deux champs se tiennent plutôt à distance dans le monde académique. Peut-on parler des résistances à l’interdisciplinarité et quelles seraient-elles ? Des contributions qui examineraient nos démarches scientifiques d’inter ou transdisciplinarité - une méthodologie, un concept, un outil d’analyse empruntés à d’autres disciplines - sont ainsi attendues. Sont particulièrement bienvenues les contributions portant sur les relations entre sciences de la société et sciences de la nature, ou sciences de l’ingénieur - soit l'interdisciplinarité “radicale” (Molina, 2015), tout comme celles qui proposent l'analyse d’une démarche de recherche-action menée en lien avec des acteurs opérationnels ou des acteurs de la société civile (Durand et al., 2015).
La description des axes figure dans le texte complet de l'appel à communications. Dates à retenir
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