Le glanage alimentaire, une affaire de femmes ?
Olivia Mercier  1@  
1 : Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie économique
Conservatoire National des Arts et Métiers [CNAM], Centre National de la Recherche Scientifique, Centre National de la Recherche Scientifique : UMR3320, Conservatoire National des Arts et Métiers [CNAM] : UMR3320

Suite à 18 mois d'enquête ethnographique réalisée en immersion auprès des personnes, qu'une large littérature nomme « glaneurs » (Guien, 2019 ; Paddeu, 2019), un constat s'impose à ma recherche : les glaneurs sont en majorité des glaneuses. À la fin des marchés parisiens alimentaires, l'âge des glaneuses varie entre 45 et 65 ans. De nombreuses glaneuses rencontrées évoquent leurs petits-enfants, des problèmes de santé relatifs au vieillissement ou des retraites modestes. Elles sont souvent immigrées et peuvent être de nationalité française, étrangères pour certaines et en situation irrégulière en France pour d'autres. Le glanage, activité contrainte effectuée dans l'espace public urbain, agit-il comme un continuum de l'assignation des femmes au travail domestique et aux tâches ménagères (Ibos, 2020) ? L'activité des glaneuses serait-elle une activité « de résistance au quotidien dissimulée, discrète ou déguisée. » (Scott, 2006, p.28) et en ce sens une expression politique publicisée à bas bruit ?

Cette communication vise à explorer ces questions émergentes issues d'une recherche doctorale en sociologie en cours.

 

 



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