La décharge de Médiouna à Casablanca représente une réelle source de nuisances pour les riverain.e.s. En effet, les populations avoisinantes pâtissent d'inégalités plurielles et font l'objet d'une polyexposition (nuisances visuelles, sonores et olfactives). 

Ce travail repose sur une analyse des facteurs subjectifs (à savoir, l'analyse des perceptions, des ressentis et des représentations des ménages vivant à proximité de la décharge). L'analyse porte également sur les positions adoptées par les habitante.e.s qui subissent ces inégalités, en mettant l'accent sur les mécanismes développés (mobilisation et résistance, déni, passager clandestin, acceptation...).

En effet, face à l'exposition aux inégalités en général et environnementales en particulier, les capacités d'actions et d'interpellation de la puissance publique sont diverses. Comme le souligne Ulrich BECK, les capacités de défense des populations face aux risques sont inégales. Elles revêtent deux formes : des conduites d'évitement et d'autoprotection qui permettent la minimisation des risques encourus et des mobilisations politiques pour obtenir des autorités une amélioration de l'environnement. L'exclusion de certaines populations et la non prise en compte de leur avis (dans le cadre des projets comportant des répercussions directes ou indirectes sur leur environnement et sur leur qualité de vie), les poussent à développer des mécanismes de revendication.